Humeurs de Marchés #Bourse #Trading
27 Juin 2019
Bonjour à toutes et tous,
Beaucoup de traders perdent car ils confondent le travail préalable de l'analyse et celui du trader. Petit focus sur ces deux activités afin de vous permettre de mieux comprendre cet aspect qui perturbe souvent votre trading au quotidien.
En tant que trader, nous vivons de nos opérations, pas de nos analyses. C'est évident, mais certains traders procrastinent tellement qu'ils se transforment (à l'insu de leur plein gré?) en analyste.
Lorsque je pense à la dichotomie entre l'analyste et le trader, il me revient toujours en mémoire une anecdote boursière vécue au début des années 2000, en 2000 même plus précisément, lors de la bulle internet.
Interrogé sur Bloomberg, un analyste français dont je tairais le nom (il sévit encore avec un grand sourire plein d'assurance sur les antennes, chutttt...) répondait à un journaliste à propos d'une valeur télécom qui venait d'être multipliée par deux en quelques semaines. Là aussi, je tairais le nom, pour ne pas froisser les susceptibilités.
Pour cet analyste, l'histoire n'en n'était qu'à ses débuts.
Il fallait continuer le combat. Le combat, pour un analyste star des plateaux télés et des journaux spécialisés, rime avec ACHAT, Achat et achat. La valeur avait, toujours selon lui, un potentiel de trois ou quatre. Pourquoi faire modeste lorsque l'on peut faire les gros titres avec des phrases chocs? Oui, pourquoi? Par honnêteté intellectuelle peut-être? Pour justifier son rôle d'expert? Mais je sens que je m'égare...
La suite, on la connait. La valeur a dévissé de 90% et a changé de nom.
L'euphorie gagnait notre ami analyste. Sky is the limit. Ce coup-ci c'est différent. Tous les traders, ceux qui travaillent le marché au corps, connaissent ces sentiments, ces émotions, et ils ont appris à les maîtriser, à les comprendre, à les juguler. Mais un analyste est payé quoiqu'il arrive.
Bref tous les poncifs étaient présents chez ce gentil analyste qui, bien plus tard, (mieux vaut tard que jamais) fit son autocritique en expliquant que ce n'était pas de sa faute, mais que c'était la faute du système, "méchante finance". Argument facile surtout lorsque l'on a grassement profité du système. Mais bon, passons!
En effet, la différence entre un analyste, irresponsable quoiqu'il arrive, et un trader, toujours responsable, se trouve aussi là.
Cette arrogance, cette assurance, c'est ce qui sépare les analystes des traders. Je vais me faire des copains mais ce n'est pas grave.
J'assume.
Je suis libre et je ne dois rien à personne.
J'ai gagné ma liberté sur les marchés et cela m'autorise une liberté de parole que beaucoup ne peuvent pas se permettre car ils vivent soit de leurs analyses, soit de contrats d'affiliation avec des courtiers ou des sites internet.
La leçon à tirer de cette anecdote de près de 20 ans, est aussi que si, en bourse, en analyse technique, il faut toujours suivre le mouvement, il faut aussi être à l'écoute des avertissements et surtout ne jamais céder à une certaine complaisance. Ce n'est pas le plus facile. Mais un bon trader est aussi celui qui sait faire ce que les autres n'ont pas le courage de réaliser. Nous pouvons être fiers de ce que nous faisons. Nous sommes responsables de nos gains, mais aussi de nos pertes.
Un trader, contrairement à l'analyste, pose l'argent sur la table. Cela rend son sourire moins arrogant. L'humilité est notre pain quotidien.
Bon trading à toutes et tous
Bernard Prats-Desclaux
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Ci-dessous, mes dernières interventions sur TVFInance avec le beau tir groupé sur ALTRAN et CAP GEMINI. Merci à nos algorithmes de trading et nos outils d'aide à la décision.