31 Mai 2013
LA CLOTURE
La clôture se passe généralement dans une accélération des négociations de dernière minute. Cela tourne parfois au pugilat.
Toujours est-il qu’au son de la cloche (une vraie), les coteur clôturent le marché à la criée.
Mais les négociations vont se poursuivre sur Globex.
La vie de la finance ne s’arrête jamais.
Par contre celle de la criée entre en hibernation jusqu’au lendemain. Un grand calme tombe entre les murs, les fiches d’ordre périmées jonchent le sol. On se croirait en automne !
Vient la définition des cours de clôture qui se font dans les minutes qui suivent la clôture des marchés et qui prennent en compte les volumes, les spreads entre les échéances et la volatilité à la monnaie sur les marchés d’option.
Une fois définis, les cours de clôture – attendus par le marché - sont entrés dans les systèmes pour permettre la valorisation des portefeuilles.
Plus trivialement, sur les aires de négociation une fois tout le monde parti ou presque, cela peut ressembler parfois à un terrain de jeu pour enfants et le service de nettoyage qui intervient dès après la clôture a un peu de travail à abattre avant le lendemain.
Pour les Contrôleurs de Marché, les tâches ne s’arrêtent pas là. Outre les contrôles à la caméra, le règlement de quelques litiges en suspend, direction le siège de la Chambre de Compensation pour rédiger un rapport sur la journée qui vient de s’écouler (les données économiques du jour, les volumes de son contrat, les intérêts principaux de la séance, les principaux donneurs d’ordre…) avec en prime potentielle une dernière tâche –qui n’a pas été maintenue jusqu’à la fin de la criée, si mes souvenirs sont bons - ingrate pour le coup : renseigner le répondeur vocal sur l’ensemble des contrats de Matif SA et de leurs échéances (Volume, Dernier Traités, Cours de Compensation, Position Ouvertes, si mes souvenirs sont exacts bis). Les amateurs sauront apprécier.
J’ai travaillé sur les marchés à la criée du Matif au Palais Brongniart pendant 4 ans. Jusqu’à sa clôture. J’ai même participé au passage de certains contrats sur électronique.
Il y a certainement des approximations dans ces lignes, des inexactitudes. Je m’en excuse auprès des acteurs de ces glorieuses années.
Ce fut quoiqu’il en soit une expérience humaine extraordinaire et bien que n’ayant jamais négocié moi-même, j’en ressors d’une part avec l’idée que « jouer » en Bourse est vraiment une mauvaise terminologie. On est très loin d’un jeu. Et que d’autre part le Trading derrière un écran, c’est certainement excitant mais la négociation à la criée…
L. @Spocktraders
LA FERMETURE DEFINITIVE
Extrait de l’Expansion du 19/11/1998 :
« Vendredi 6 novembre, le Matif (Marché à terme international de France) a vécu sa dernière séance à la criée. Désormais, le Palais Brongniart est condamné au statut de monument historique. La salle des transactions (inaugurée en fanfare à l'automne 1996) sera entièrement démontée. Et remise en l'état à grands frais.
Cette dernière criée du Matif symbolise la chute d'un marché qui connut pourtant un succès éclair. Créé en 1986, il est le premier marché à terme d'Europe continentale dès 1994. Il traite le plus gros contrat à terme du monde en dehors des Etats-Unis (le notionnel). Mais l'euro arrive. Le contrat à terme sur taux d'intérêt allemands, le Bund, dépasse le notionnel en 1996 et s'impose comme la référence européenne. Le Matif jette bientôt l'éponge en faisant passer ses derniers clients sur un système électronique. Depuis leur record de 1994, les transactions ont fondu de 90 %. »