Humeurs de Marchés #Bourse #Trading
11 Décembre 2012
Il fut une époque bénie des boursiers, cette bourse d’un autre temps, images en noir et blanc, si prompte à diffuser des paraboles quasi évangéliques, où l’expression : « pas vendu, pas perdu » avait du sens.
L’investisseur français qui a misé sur les Vivendi, France Telecom, Alcatel et consorts, au début des années 2000, dans la folie de la bulle internet, ne peut se contenter de citations boursières.
Bien évidemment, vous trouverez toujours des perles rares, des Apple (qui vient de perdre 25% en un mois), pour essayer de prouver à l’investisseur que le jeu en vaut encore la chandelle, mais la réalité est là, cruelle dans sa vérité. L’investissement en actions, à long terme, ne rapporte plus rien. Si certains veulent encore y croire, il suffit de regarder les volumes de transactions sur les marchés, la frilosité des investisseurs face aux professionnels, les taux des obligations pour comprendre, qu’aujourd’hui l’aversion au risque est devenue une réalité. Les marchés se sont transformés en immense jeu vidéo planétaire où les ordinateurs doivent rivaliser de rapidité.
Ainsi le CAC40 est passé de 6944 le 4 septembre 2000 à 3600 en cette fin d’année 2012. Douze ans déjà. Douze ans où les investisseurs n’ont vu aucun retour gagnant s’ils ont essayé d’appliquer des règles de conservation de titres. Aujourd’hui, à moins d’être actif sur les marchés, vos chances de réussir non pas à surperformer (battre un indice de référence qui perd ne présente guère d’intérêt) mais à générer des performances positives devient très difficile, voire impossible. Certains ce sont essayés au trading actif, intraday, grâce à la multiplication des courtiers et la possibilité d’accéder à des outils quasi professionnels. Seulement, face à eux, se trouvent des traders surarmés, des ordinateurs et des algorithmes qui les chassent comme dans un jeu de tir au pigeon. Beaucoup d’appelés et très peu d’élus au final. La marche est très haute, souvent trop haute.
Il existe un compromis acceptable pour le non professionnel entre l’investissement à la Benjamin Graham et le trading suractif qui est l’investissement actif : un intermédiaire judicieux entre deux mode de gestion de son capital qui présentent plus d’inconvénients que d’avantages.
L’investissement actif consiste à profiter de mouvements de marché qui s’étalent sur des périodes intermédiaires de quelques jours (de quelques heures pour les plus actifs) à quelques semaines. L’analyse technique est un outil de détection de tendance et de retournement qui permet de bien anticiper ce type de mouvements. Je ne saurais trop conseiller à celui qui souhaite aujourd’hui se tourner vers les marchés financiers de se pencher sur cet horizon de temps. Il permet de prendre du recul, d’ajuster sereinement ses positions, d’alléger ou de renforcer, tout en restant suffisamment lucide pour ne jamais tomber dans le bruit quotidien des marchés qui ôte lucidité et clairvoyance.